Arrivé dans l'hôpital

Après une longue et terrible route pour arriver à l'hôpital se trouvant perdu au beau milieu de nulle-part, le nouveau médecin Keiji Fujita ouvrit la porte d'entrée. La première chose qu'il put remarquer, fut le bureau d'accueil où il y n'y avait personne encore. Il regarda ensuite les murs qui étaient peint d'un blanc très... blanc. Un peu trop blanc à son goût. Il aimait bien les couleurs pétantes mais il trouvait ce blanc-là trop blanc, c'est tout. Bref, il avait bien remarqué que l'hôpital était fraîchement terminé car il sentait une légère odeur de peinture comme si ça ne suffisait pas.
Après un petit moment, le jeune médecin commençait à s'impatienter de ne voir personne, trouvant cela complètement absurde. Il croyait même qu'on s'était moqué de lui, ou qu'il s'était peut-être trompé d'endroit. Il sortit les documents d'embauche et contrôla le nom de l'hôpital. Non, non, il était bel et bien au bon endroit. Alors il décida de faire une petite visite des lieux afin de mieux connaître son nouvel endroit de travail. En tournant à droite, il avait pu voir un très long couloir qui donnait sur plusieurs portes. Il n'osa pas en ouvrir une, de peur de tomber sur quelque chose qu'il ne devrait pas voir. Déjà qu'il venait d'arriver, il n'allait tout de même pas se faire mal voir dès le premier jour! Alors il n'avança pas trop puis revint à son point de départ. Et en regardant de l'autre côté, il remarqua qu'il n'y avait pas de couloir mais un immense baie vitrée qui donnait sur le jardin. C'était pour ça que l'entrée avait beaucoup de lumière malgré le fait que le ciel n'était pas très bleu ce jour-là. En même temps, pour qu'il fasse beau un jour, il fallait avoir passé plusieurs journées de pluie incessante.
Keiji resta donc là, à regarder le paysage en silence, pensant à ce qu'il allait bien pouvoir voir dans cet asile de fou. Il espérait au moins ne pas devoir à faire avec des collègues trop ennuyeux et trop énervant.

Quelques instants plus tard, il sursauta en entendant la voix d'une autre personne. C'était un médecin qui était venu le chercher. Il avait l'air plus jeune que lui, et le prit donc pour un collègue. Il fut à deux doigts de lui gueuler dessus pour ne pas être arriver plus tôt mais quand il apprit que c'était en fait le chef de l'hôpital, il se retint. Il ne voulait pas être mal vu. Il salua son nouveau patron mais avant de le suivre, il ne put s'empêcher de s'exclamer.

- Vous en avez mis du temps pour arriver! Quelle organisation...

Sans trop se poser de questions, il suivit son chef dans son bureau très éclairé comme l'entrée. Après avoir reçu un signe pour s'asseoir, le médecin prit les feuilles que son supérieur lui avait tendu. Il les regarda très rapidement en les lisant de travers sans vraiment écouter ce qu'on lui disait. La seule chose qui l'intéressait était d'avoir ce travail, coûte que coûte. Il n'avait pas vraiment d'autres choix, c'était le seul endroit où on l'avait enfin accepté.
Il signa le document aux endroits indiqués, puis rendit les feuilles. Il se leva de la chaise, tendit sa main au chef Shinjiru et déclara d'un sourire qui lui montait jusqu'aux oreilles:

- J'accepte le travail sans hésiter.

Lorsque le nouveau le tendit la main, le chef lui rendit sa poignée de main fermement. Et sans lâcher la main, il le tira contre lui pour un avertissement qu'il ne fera certainement qu'une seule fois. On ne le cherche pas longtemps lui non plus...

-.. Je n'avertis qu'une fois. Je n'aime pas votre CV. Mais ce n'est pas moi qui choisit les employé. Mais si vous perturbez, je saurais en prendre les conséquences en main, soyez en sûr.

Il dit cela sur un ton très froid en serrant fermement la main de Keiji. Puis il le lâcha mais ne se rassit pas. Il s'avança avec son air froid perpétuel jusqu'à la porte. Le bruit de la poignée qui descend retentit et résonna dans le couloir.

- Maintenant, si vous voulez bien me suivre, je vais vous faire visiter.

Il n'attendit pas de réponse concrète de son congénère et avança. Il retourna à l'accueil. Et une fois qu'il fut certaine que le nouveau l'avait suivit il commença la visite. Il lui expliqua qu'à l'accueil il arrive assez régulièrement encore que l'on leur ammène des patients, souvent attachés ou autre, ce qui est en générale assez explicite. Puis il s'avança de le premier couloir. Il lui montra la salle de repos. Puis ils passèrent à l'étage. Au premier, les chambres de malades, et à nouveau une salle de repos. Puis au second, avec la véranda et le jardin suspendu, ainsi que l'infirmerie et le cabinet médical et une salle de jeux.
Ils retournèrent à l'accueil.

- La suite est plus... froide.

Ils descendirent cette fois. Pendant que les deux jeunes gens descendirent, un cris effroyable les traversa. Kibo n'eut même pas la moindre affection, ce qui est assez effrayant. Puis il se retourna vers le nouveau.

- La salle de torture et celle d'isolement... Rien de bien particulier, mais ça a son efficacité...

Le nouveau n'avait pas intérêt à se faire trop remarquer s'il voulait garder son poste. Après la mise en garde du chef Shinjiru, Keiji s'était un peu plus calmé. Mais il changea d'humeur quand il suivit son supérieur dans les couloirs. Il était stupéfait de voir qu'il y avait pas mal de salles de repos. Aussi, il eut un sourire aux lèvres quand il entendit que des patients arrivaient attachés ou d'une autre façon...
Ils retournèrent à l'entrée quand ils finirent de faire le tour de l'hôpital. Keiji n'avait pas arrêté de suivre le sous-chef durant toute la visite. Et il n'avait pas encore fini: ils allaient à présent au sous-sol. Shinjiru prévint Keiji que la suite allait être un peu plus froide. Mais notre nouveau médecin n'était pas du genre à avoir peur pour un rien alors il sourit confiant de lui. Il savait que la prochaine partie allait lui plaire.

- Ne vous en faîtes pas, j'ai vu beaucoup de choses. Je serais étonné d'apprendre que je sois un trouillard.

Ils descendirent donc les escaliers qui menaient au sous-sol. Durant la descente, ils entendirent un bruit strident. Keiji remarqua que le chef n'avait pas bougé sa mimique du visage. Quant à lui, il était plutôt curieux. Il voulait savoir de quoi il s'agissait. Il ne tarda pas à connaître la réponse: c'était la salle des tortures.
Il devança son chef pour aller regarder par la fenêtre d'une des portes. Il put voir un patient en camisole de force qui hurlait la mort. Il était dans une des salles d'isolement. Sûrement était-il trop fou pour qu'on puisse le laisser vagabonder en ville librement. Le médecin le regarda attentivement puis se demanda s'il pouvait entrer. Il ne tarda pas à poser la question.

- Je peux l'examiner?

Il était médecin après tout et il venait tout juste de signer sa licence pour travailler ici. Alors pourquoi attendre plus longtemps?

Après la petite déception du nouveau médecin, Keiji suivit à nouveau le chef pour la fin de la visite. L'extérieur de l'hôpital était nettement plus à glacer le sang des visiteurs malgré le beau soleil qui rayonnait.
Ils allèrent ensuite à l'entrée du labyrinthe. Keiji s'étonna de trouver un labyrinthe dans un hôpital. Mais Fujita ne se posa pas plus de questions que ça, après tout, pourquoi pas en trouver un? Il y en a bien un à côté de la bibliothèque de son village... Le jeune psychiatre entendit alors un nouveau cri. Mais ce cri-là n'était pas dans le même genre du précédent. Il était plutôt démoniaque. On aurait dit qu'un patient s'était échappé de l'hôpital et s'était caché dans le labyrinthe afin d'attendre des perdus pour pouvoir les torturer. Torturer les médecins qui l'auraient manipulé ou amené ici tout simplement. Keiji n'était pas du genre à avoir peur, mais il dut avouer ressentir quelques frissons au bas du dos. Déjà que c'était un vendredi 13...

- Rassurez-moi, personne ne s'est échappé d'une chambre?

Suite à la réponse un peu plus rassurante de son chef, Keiji fut tout de suite plus calme. Il secoua sa tête et se décontracta les épaules tout en expirant. En fin de compte, même s'il était un peu plus sûr de la sécurité de l'hôpital, une petite peur régnait en lui encore. Il se demandait s'il avait vraiment bien fait d'accepter ce travail en fin de compte... Mais il n'avait pas vraiment le choix s'il voulait gagner sa vie, il devait absolument se faire respecter par ses parents. Déjà qu'ils n'étaient pas pour qu'il fasse médecine...
Quand lui et M. Shinjiru furent à nouveau à l'entrée, le nouveau médecin écouta les dernières consignes à suivre. Il n'écouta pas vraiment mais il n'eut aucune question à poser. Tout était clair et net dans sa tête.


- Non monsieur, je n'ai aucune question. Et ne vous en faîtes pas pour les pauses que je prendrai, je suis un bosseur quand il le faut. Non mais, pour qui vous me prenez? *L'air furieux* J'ai même hâte de commencer en fait! *Avec un grand sourire*


Keiji tendit la main à son chef pour prendre congé de son interlocuteur, tout en ayant un sourire qui lui arrivait jusqu'aux oreilles.